Pour commencer, nous envisageons une refonte de la typologie des vitrines pour supprimer :
1 l’aluminium (trop grande distribution, industrie, pas assez artisanal).
2 la couleur rouge qui n’a d’intérêt que le signal qu’elle produit (pas assez gourmand, pas assez subtile, trop clinquant).
3 L’implantation en « Bow Windows » en dépassement sur extérieur du bâtiment, glissant sans interruption sur sa structure (trop froid et impersonnel).
4 L’entrée unique qui ne permet pas d’obtenir la fluidité de déplacement intérieur, pour déplacer le public sur la totalité de l’offre.
Une serrurerie en acier, aux profils fins et raffinés de couleur brun, soutenu de jaune, gris anthracite ou encore naturel, dégraissé et vernis, ferait avantageusement l’affaire pour mettre en scène le savoir-faire artisanal, tout en présentant les caractéristiques mécaniques idéales. Ainsi, réapparaitrait le tissage entre architecture et aménagement. Cela nous autoriserait l’appropriation, suivant notre activité, des poteaux par un revêtement de faïence typé, ou le rejet de ceux-ci laissés brut de béton après ponçage et gommage de leurs surfaces.
Les portes automatiques viendront terminer le scénario pour susciter l’impulsion, en simples battants coulissants, condamnables à l’entrée ou à la sortie, indépendamment ou ensembles. La lumière sobre et minimaliste à l’extérieur, uniquement pour accompagner la forme, sera surabondante à l’intérieur pour en signaler l’espace sur le domaine public et attirer à lui, la curiosité et l’envie.
La disposition en ligne, parallèle à la façade, de notre ensemble de vitrines, a la double pertinence, de symboliser l’abondance nécessaire à l’achat et d’augmenter le linéaire de 8.05 ml à 10.60 ml : + 2.50 ml. La moitié droite destinée au traiteur servi, et produit en libre-service en retour, se portera en résonnance à la moitié gauche traditionnelle, consacrée à la boucherie. L’espace de déplacement et de travail gagnera en générosité sans hypothéquer la zone offerte au public. Le fond se présentera comme un ruban de faïence coloré, réfléchissant la lumière artificielle, alors que le sol, supportera par ses dalles de béton de 0.6 m par 1.20 m, l’exposition, pour se laisser atteindre par des passerelles de carrelage de bois qui enjamberont illusoirement un opus incertum, né aux racines des métalleries de devanture. Le plafond dissimulera dans son plénum, la tripaille électrique de l’éclairage, et thermique du traitement d’air, tout en se transformant à l’aplomb de l’arrière de l’exposition, et ce, jusqu’à la cloison des chambres et de l’entrée du laboratoire, en une verrière suspendue rétro éclairée. Verrière qui pourrait, si l’audace nous tient, redescendre sur cette cloison de fond, pour dématérialiser les plans. Voici la présentation d’une partition captivante, pour laquelle MoMa est certaine d’avoir le talent et la compétence de diriger l’orchestration.
BOUCHERIE DU VELODROME Boucher Charcutier Vandoeuvre-les-Nancy
Architecture & Gourmandise