L’espace, conformément au programme doit être global.
Les trois usages, salon, boutique et laboratoire ne sont que des fractales de l’espace traversé de lumière qu’ensemble ils constituent.
Une installation s’appropriant l’espace de façon inattendue s’impose.
Une devanture à la fois imaginaire et réelle se dresse au centre de la surface parallèlement à la façade afin de créer une étanchéité entre l’espace privé de la production et l’espace ouvert au public de la boutique.
Transparent structuré, métallique, artisanal, brut et figé, l’ouvrage appartient à l’histoire du site.
Cette membrane de verre et d’acier se retourne sur la mitoyenneté Sud pour confondre la géométrie de l’espace alors qu’elle se trouve percutée à quatre reprises par des boîtes qui la traversent sans jamais s’en libérer.
Ces volumes cubiques, épurés, contiennent chacun une fonction, les commodités, l’office du salon de thé, la préparation de commande, et la proposition négative et libre-service.
Les boîtes suspendues en profondeur dansent en inclinaison, altitude et taille pour s’échapper et ainsi offrent des perspectives opportunes sur le monde protégé de la fabrication.
Le sol de l’espace accessible au public, constitué de carrelets de bois de boue se retourne, lui, sur la mitoyenneté Nord contre laquelle s’appuie l’espace de restauration.
Le plafond se décline en 3D par l’empilement successif et progressif de lames verticales dressées perpendiculairement à la façade attractive de la place et glisse jusqu’au laboratoire sans se soucier de la frontière de serrurerie qu’il franchit et dépasse.
Suspendus au travers des lames du plafond sculpté, s’organise une ligne de luminaires qui traverse le volume et crée une couture plastique entre l’espace de vente et le salon.
Du côté du monde accessible, aux initiés ou autorisés, le sol se dévoile géométrique, entre dessin originel et graphisme débridé.
Il porte à distance le fonctionnalisme imposé par le laboratoire. Ainsi, nait, pétrie par la fonction, la forme d’un concept…