L’intervention consiste d’une part dans la requalification de la devanture par la réécriture de l’identité visuelle de la « Pâtisserie Chocolaterie Berger » ; D’autre part dans le réaménagement de l’espace de vente et l’espace de préparation de commande en rez-de-chaussée.
Dans un premier temps, il s’impose de replacer légitimement la devanture de la « Maison Berger » sur la façade du bâtiment qui l’accueille. Ainsi l’édifice et son socle font de nouveau corps, et ensemble, augmentent considérablement leur rayonnement visuel sur la place. Il est souhaité d’interpréter l’identité visuelle de la « Pâtisserie Chocolaterie Berger » suivant une écriture architecturale classique et traditionnelle.
La devanture de façade est un habillage en bois peint avec pour dominante colorimétrique la teinte gris brasilia (CH1 1060). D’une couleur profonde et d’une modénature sobre, parce que classique, la menuiserie exprime la complexité d’un savoir-faire artisanal ancestral et capte l’attention.
L’enseigne lumineuse est stylisée et centrée sur la façade. La police fantasque et ronde « Vivaldi » se place avec une générosité dimensionnelle entre la corniche et la banne de textile. Blanche, rétro éclairée de LED noyée dans un corps de PMMA, elle rayonne subtilement de jour et s’impose sans concurrence possible à la tombée du jour.
La corniche en zinc, ornée d’une frise d’entrelacs, vient surligner l’enseigne et coiffer l’intervention du rez-de-chaussée. Un texte dépoli vient préciser les activités de la Maison Berger sur le châssis vitré principal de la devanture.
Compte tenu de l’intention d’écriture et de l’orientation solaire, une réinterprétation des bannes s’impose. Située entre les moulures et l’enseigne, la banne s’encastre dans la menuiserie, soulignant l’enseigne, et se déploie le moment voulu pour créer un filtre primordial entre l’intérieur et l’extérieur.
La pierre de seuil vient reprendre la ligne de sol surélevée du magasin et marquer sa délimitation avec l’espace public.
L’accès au magasin se fait par un sas situé à une hauteur de marche de 20 cm du trottoir existant. L’espace public étant irrégulier, l’entrée principale est conservée à son emplacement actuel, passage où la différence de niveau est la moins importante. Une dérogation est donc demandée pour conserver cette marche existante.
Une reprise de cette marche pour mise aux normes serait techniquement inenvisageable et financièrement disproportionnée. Techniquement, le renouvellement de l’air de la cave située sous l’espace de vente s’opère par le soupirail de façade existant positionné dans l’épaisseur de la marche. Ce soupirail est conservé et laissé libre. Financièrement, l’ensemble de l’espace de vente se situe 20 cm au-dessus de l’espace public, sa superficie ne permet pas d’aménager une rampe aux normes entre les deux niveaux sans engendrer des coûts non acceptable pour l’équilibre financier de l’entreprise.
L’accès pour les Personnes à Mobilité Réduite est donc aménagé par une sonnette affectée aux personnes à mobilité réduite et un tremplin en aluminium amovible, accessible depuis l’espace public.
Une porte automatique deux vantaux donne directement accès à l’espace de vente du magasin ; D’une largeur de passage de 90 cm, elle permet une entrée confortable dans le magasin (une unité de passage).
Le sas de l’entrée déporte un espace en relation directe et permanente avec l’extérieur et permet au travers du tapis technique de sol, d’effectuer un renouvellement efficace de l’air du sous-sol, réchauffé par le rejet des échangeurs des organes de réfrigération.
De l’entrée au fond de boutique, les deux surfaces verticales opposées et parallèles de gauche et de droite portent leurs thèmes en concurrence.
A gauche, un mobilier menuisé en niches intégrées à la plâtrerie, se dresse suivant des proportions canoniques pour porter l’exposition du sol au plafond.
A droite s’étire l’opulente réserve de conserves de fruits en bocaux sur un parement de verre rétro laqué noir qui en restitue le reflet. Cette disposition se propage dans l’espace de préparation de commande pour étirer le mur en long.
Une table de 4.00 m de longueur prend place devant l’installation gourmande et insolite pour exposer sur trois niveaux une production proposée en libre-service.
L’exposition réfrigérée débute en îlot dès l’entrée pour continuer en adossé sans pour autant changer de plan.
En fond, entre l’accès privé à l’espace de préparation de commande et la baie de type atelier à vitrage vertical, se dresse la vitrine réfrigérée verticale négative des entremets glacés.
Au centre éloigné de l’espace s’érige le point d’encaissement, contigu à une table réfrigérée de typologie traditionnelle, fin de parcours de la découverte…