Intégrée dans un tissu urbain historique dense, la « Pâtisserie Weibel » présente sur l’espace public avec sa devanture, un masque aux lignes tendues et à la matérialité précieuse. S’il était possible d’exclure les percements troublants des projecteurs encastrés, l’équilibre de cette modénature conviendrait en tout point, au statut institutionnel souhaité : une entreprise, une valeur, un savoir-faire incontournable, patrimoine historique vivant d’Aix en Provence.
Il est indéniable néanmoins, que les menuiseries manufacturées en acier gagneraient en authenticité. Une intervention sur un champ plus artistique que fonctionnel, renforcée par la finesse autorisée par la matière, pourrait assurément créer un évènement qualitatif supplémentaire sur ces façades.
Il s’impose de reconduire sur l’extension un aménagement identique ponctué d’un simple joint creux, pour informer le glissement sur le bâtiment mitoyen.
Le gain de surface résultant de l’addition de la surface commerciale immédiatement attenante impose un positionnement sur les relations entre la pâtisserie et son salon de thé.
La demande pertinente d’une présentation abondante et variée, impose un étirement de l’offre en écho à la typologie de la cellule, une sorte d’ondoiement subtil, accompagné d’une capacité de réception assise, douce et discrète.
Ainsi le cœur de l’entreprise est mis en avant, et interdit tout glissement possible vers une écriture plus commune.
L’entrée, suivant la nouvelle configuration, prend sa place à l’Est, avec assurance et générosité alors qu’à l’Ouest, l’espace d’échange avec la rue, mis en scène par l’angle de la bâtisse se révèle plus opportuniste que spacieux. Une hiérarchie des connexions se dévoile par le fait, naturellement.
Dès l’espace pénétré, passage facilité par l’ouverture automatisée, le champ visuel propose à droite et en profondeur une capacité généreuse de réception, limitée au fond, par les commodités. Ces toilettes sont effacées par une paroi rétro éclairée simulant une échappée spatiale.
En diagonale et sur la gauche se déploie l’installation des vitrines réfrigérées en courbe, pour contribuer à coudre les espaces sans brutalité. A travers le fond également en courbe, apparait l’office, véritable sas géré entre zone ouverte au public et zone privée.
En parallèle de la façade principale se dresse l’offre adossée qui libère une exceptionnelle volumétrie, en fédérant les circulations de consommation et de service. Cette disposition permet l’implantation en parallèle de places assises et contribue à tisser les usages et fonctions.
Dans la longueur, toujours parallèle à la rue, une verrière étroite à la structure déconstruite, donne l’échelle du site et contribue à en équilibrer la luminosité.
Résolument affirmé classique et précieux pour ce qui concerne son enveloppe, son agencement à la volumétrie contemporaine, à l’ergonomie innovante se gaine d’une vêture baroque, spécifiquement à la charnière, entre classique et moderne, pour témoigner de la conscience culturelle de l’histoire de la « Pâtisserie Weibel ».